Couvrant dès l’origine une large partie de la Rhénanie, il perd en 787 sa partie septentrionale, pour former le Diocèse de Brême, tandis que vers cette même époque Cologne est élevé au rang d’Archidiocèse.
En 953, l’Archevêché de Cologne, dont le titulaire est alors Brun, frère de l’Empereur Othon le Grand, est détaché du Duché de Lorraine et élevé au rang de Principauté temporelle du Saint-Empire.
En 1028, il acquiert la dignité d’Electeur, ce qui le place au rang des Princes à qui il incombe de choisir l’Empereur. En 1356, cette situation sera confirmée et précisément définie par la Bulle d’Or, de l’Empereur Charles IV, sur l’organisation du mode de désignation de l’Empereur. La situation restera inchangée pour l’Archevêque de Cologne jusqu’à la fin du Saint-Empire en 1803.
En 1031, l’Archevêque de Cologne voit compléter son titre Electoral par l’octroi de celui d’Archichancelier de l’Empire pour l’Italie.
En 1180, en remerciement du soutien apporté à l’Empereur Frédéric Barberousse, dans sa lutte contre le Duc Henri le Lion, l’Archevêque Philippe de Heinsberg (Philipp von Heinsberg) reçoit, pour le Cologne, le Duché de Westphalie, un petit territoire lambeau détaché des anciennes possessions du Duc de Saxe, permettant surtout, à lui et ses successeurs, d’accéder au titre ducal.
En 1288, à la suite du conflit pour la succession du Limbourg et de la fameuse bataille de Worringen, les Archevêques perdent la suzeraineté sur la ville de Cologne qui devient Cité Impériale libre et déplacent leur résidence à Bonn, laquelle deviendra capitale officielle de l’Electorat en 1597.
Au XVIe siècle également et jusqu’à la seconde moitié du XVIIIe, l’Electorat de Cologne, et bien souvent simultanément plusieurs de ses suffragants vont devenir de facto, après la Bavière et le Palatinat, un troisième fief quasi héréditaire des Wittelsbach. Une telle situation faisant d’eux, avec les Habsbourg, l’autre grande famille princière catholique dans un monde germanique profondément marqué par l’introduction de la Réforme, en même temps que largement soumis aux pressions et influences extérieures.
Suite aux invasions de la Révolution française, en 1801 par le Traité de Lunéville, les territoires de la rive gauche du Rhin sont perdus au profit de la France qui, combinés avec des territoires pris sur le Diocèse de Liège, y crée un Evêché d’Aix-la-Chapelle, tous deux devenant par ailleurs suffragants de l’Archevêché de Malines, situé dans la mouvance française.
En 1803, à la chute du Saint-Empire, l’Archevêché de Cologne perd son rang électoral et ses derniers territoires sont sécularisés et répartis entre ses voisins. Le Duché de Westphalie est transféré au Landgraviat de Hesse-Darmstadt tandis que les territoires rhénans de la rive droite du fleuve sont distribués au Prince de Nassau et au Comte de Wied-Runkel.
Nommé à l’Archevêché en 1801, l’Archiduc Antoine Victor de Habsbourg-Lorraine, futur Grand-Maître de l’Ordre Teutonique, ne peut se faire sacré du fait de l’occupation française et renonce à ce siège en 1803 lors de la sécularisation de celui-ci.
Devenu pratiquement une « coquille vide », l’Archidiocèse de Cologne reste vacant, sans pour autant être supprimé, durant toute la période révolutionnaire puis napoléonienne, demeurant administré par ses Vicaires-Généraux, Ferdinand August von Spiegel jusqu’en 1803 et Hermann Joseph von Caspars zu Weiss jusqu’en 1824.
En 1821, sans rétablir une souveraineté temporelle définitivement perdue, le nouveau concordat restitue au Diocèse de Cologne les territoires du Diocèse supprimé d’Aix-la-Chapelle, qu’il perdra de nouveau en 1930 pour la reconstitution du Diocèse aixois, qui cette fois demeure cependant son suffragant.
De même, en 1957, des territoires des Diocèses de Cologne, Münster et Paderborn sont détachés pour former le nouvel Evêché d’Essen.
Ainsi de nos jours, la province ecclésiastique de Cologne a pour suffragants les Diocèses d’Aix-la-Chapelle, d’Essen, de Limbourg-sur-Lahn, de Münster et de Trèves.
Sur un plan tant historique qu’anecdotique, il faut noter qu’en dépit de la position de premier rang dans le catholicisme allemand de Cologne, aucun de ses Archevêques ne sera élevé au rang de Cardinal avant le XIXe siècle.
Ce constat, qui pourra a priori surprendre, appelle une petite explication. En effet, jusqu’en 1803 l’Archevêque de Cologne est, comme nous l’avons vu, Electeur de l’Empire, c’est-à-dire qu’il compte parmi ceux qui choisissent l’Empereur. S’il l’un d’eux avait reçu le Cardinalat il se serait en plus vu décerner le rôle d’élire aussi le Pape, ce qui au vu, de la longue, parfois tendue et souvent mouvementée, histoire des relations entre ces deux institutions rendait ce cumul difficilement envisageable.
A l’inverse, depuis la perte de la dignité électorale, l’accès au Cardinalat est devenu habituel pour l’Archevêque de Cologne.
Sur le plan héraldique, lorsqu’il ne nous a pas été possible de retrouver les armoiries personnelles de l’Archevêque, nous avons utilisé les armes de l’Archevêché. Celles-ci, très anciennes, sont d’argent, à la croix de sable.
Bonjour, M. Bunel,
RépondreSupprimerme parece muy interesante la explicación respecto al por qué de que los electores de Colonia no fuesen nombrados cardenales.
Disfrutaré de esta serie de arzobispos.
Saludos cordiales.