Les premiers Evêques de Milan, bien que leurs noms et dates soient en partie lacunaires, sont attestés dès le Ier siècle de la Chrétienté, et depuis le IVe siècle leur liste est quasiment établie sans discontinuité.
De 374 à son décès en 397, la vie religieuse milanaise est dominée par la personnalité de son Evêque et premier Archevêque , le futur Saint Ambroise, classé aujourd’hui très officiellement parmi les Pères de l’Eglise.
Après la chute du Royaume lombard, Milan est dirigée par un Comte, fonctionnaire nommé par l’Empereur et en pratique par l’Archevêque lui-même dont l’influence est grandissante. Toutefois, en 1037, une révolte aristocratique et populaire dépouille l’Archevêque de ses pouvoirs temporels et force l’Empereur à accepter l’hérédité de la fonction de Comte de Milan.
En 1277, Othon (Ottone) Visconti dont la famille se trouve à la tête des Gibelins de Milan, après un long conflit avec les Della Torre, chefs des Guelfes de la ville, défait ces derniers, devient Archevêque de Milan et dirigeant de facto de la ville. En 1287, il parvient, à faire nommer son petit-neveu Mathieu (Matteo) « Capitaine du Peuple », puis en 1291 « Seigneur de Milan ». En 1294, l’Empereur Rodolphe Ier nomme ce dernier Vicaire Impérial pour la Lombardie, entérinant ainsi la prise de pouvoir par les Visconti sur Milan.
Après la mort d’Ottone, le parti Guelfes reprend des couleurs, en 1308 un Della Torre devient même Archevêque de Milan et un partage du pouvoir est trouvé provisoirement entre le nouvel Archevêque et le Seigneur de Milan. Toutefois, bien vite le conflit reprend, Mathieu Visconti est même chassé pendant presque 15 ans de Milan, avant de reprendre le pouvoir en 1317. Il force alors l’Archevêque Della Torre puis son successeur à la démission et parvient, en surmontant l’hostilité d’une partie du Chapitre, à faire nommer sur le siège de Saint Ambroise son fils Jean (Giovanni).
De cette date, l’histoire du Diocèse de Milan suivra globalement celle du Duché de Lombardie lui-même.
En 1447, la mort de Philippe-Marie provoque l’extinction de la branche régnante des Visconti. Les prétendants sérieux se multiplient, le Duc Louis Ier de Savoie, beau-frère du décédé estimant que l’attribution du titre devait revenir à l’Empereur, avec l’espoir sans doute que ce dernier le désigne nouveau Duc de Milan, le Marquis Jean IV de Montferrat, le Duc Charles d'Orléans, neveu du décédé, le Roi Alphonse V d'Aragon arguant d’un testament en sa faveur, et François (Francesco) Sforza, mari de la fille illégitime du dernier Duc. En parallèle, les Milanais proclament la République ambrosienne, qui entraîne, malheureusement pour eux, la défection des principales cités du Duché. Pavie et Parme revendiquent leur indépendance, tandis que Lodi et Plaisance s’offrent aux Vénitiens.
Dans les mois qui suivent la jeune république, fait appel à François Sforza, alors fameux condottiere, pour reconquérir les cités dissidentes. Dès 1447, il reprend Pavie dont il se fait proclamer Seigneur, puis Plaisance, en 1448, il bat les Vénitiens et reprend Vailate, Treviglio et Cassano. Cela lui permet de signer une paix personnelle avec Venise qui lui donne la possibilité de se retourner contre la République ambroisienne et de revendiquer la couronne ducale pour lui-même. Il conquiert rapidement l’essentiel des territoires milanais. Milan fait alors appel au Duc de Savoie et au Duc d’Orléans, mais ceux-ci sont tenus en échec. Milan cède une partie de ses territoires à Venise en échange d’une intervention de sa part, tandis que Sforza signe la paix avec la Savoie. Pendant ce temps à Milan, une majorité gibeline, pro-Sforza prend le pouvoir et en 1450, François Sforza fait son entrée dans la ville et devient le nouveau Duc de Milan.
Seuls le Duc d’Orléans et les Français poursuivent la lutte pour la conquête de la couronne milanaise, entrainant près d’un siècle de conflit en Lombardie, ponctués d’avancées et de reculs militaires, de fameuses batailles , et de conquêtes temporaires de Milan elle-même par les Français . La situation reste ainsi jusqu’à l’extinction, en 1535, de la ligne régnante des Sforza. Cette fois, c’est l’Empereur Charles-Quint en personne qui revendique et hérite du Duché, et l’accorde en 1540 à son fils le Roi Philippe II d’Espagne.
Le Duché de Milan reste espagnol jusqu’à la guerre de succession d’Espagne. En effet, en 1706, parmi les règlements de la succession espagnole, il est prévu que le Milanais passe aux Habsbourg d’Autriche, qui ne le contrôleront effectivement qu’en 1713, avec le traité d’Utrecht, situation qui perdurera jusqu’à la Révolution française.
A la Révolution française, l’Italie est envahie et en 1797, Milan devient la capitale de la République cisalpine. En 1799, les Autrichiens, avec le soutien militaire russe reprennent le contrôle de Milan, puis en 1800, en sont chassés par les Français. En 1802, elle est proclamée capitale de la nouvelle République italienne, qui en 1805 devient le Royaume d’Italie, avec Napoléon comme souverain.
En 1814, à la chute de l’Empire, la Lombardie et la Vénétie sont regroupés en un royaume bicéphale de Lombardie-Vénétie accordé en union personnelle à l’Empereur d’Autriche. Milan en est alors la ville principale, et avec Venise, l’une de ses deux capitales. A cet égard, l’Archevêque de Milan, est de droit Prélat-Général de l’Ordre de la Couronne de Fer, premier par ordre de préséance des ordres du Royaume , ce qui sur un plan héraldique lui permet de porter le grand collier de l’Ordre avec ses armoiries.
En 1859, le Roi de Sardaigne, Duc de Savoie, Victor-Emmanuelle II, avec l’aide des français, conquiert, après les fameuses et meurtrières batailles de Magenta et de Solférino, la Lombardie qu’’il rattache en 1860 à son nouveau Royaume d’Italie. Dès lors, Milan suivra le sort du reste de l’Italie.
Sur le plan religieux, Milan est de nos jours, avec ses 1108 paroisses et près de 5 millions de fidèles, le plus important diocèse catholique d’Italie. En conséquence de quoi, son Archevêque, est après le Pape, l’un des prélats les plus influents du clergé italien, donnant à son ministère une place et une exposition centrale dans la vie pastorale de la péninsule.
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