A l’origine, il était souhaité de simplement reprendre la cocarde telle que portée à l’époque sur les casques et casquettes des soldats bavarois, à savoir trois disques concentriques superposés blanc, bleu clair et blanc. Ce choix trop militariste ayant étant écarté, c’est vers les armes royales bavaroises que l’on s’est ensuite rabattu.
Vers 1100, le Comte Othon II de Scheyern, sorti d’une branche cadette de la maison de Babenberg, alors souveraine en Autriche, acquiert le château de Wittelsbach en Souabe et prend bientôt le titre de Comte Palatin Othon Ier de Wittelsbach. En 1180, son petit-fils Othon III de Wittelsbach, par suite de la défaite et de la disgrâce du Guelfe Henri le Lion, reçoit de l’Empereur Frédéric Ier Barberousse, le Duché de Bavière, installant ainsi sa famille sur un trône qu’elle conservera jusqu’en 1918.
Pour revenir à l’héraldique, les armes familiales des Comtes de Scheyern, puis Comtes Palatins de Wittelsbach, puis Ducs, puis Rois de Bavière ont pour blasonnement : fuselé en bande d’argent et d’azur.
Sachant cela, il ne suffit que de quelques secondes à peine pour visualiser, via un simple agrandissement certes redressé à angle droit, les armoiries de la maison de Wittelsbach dans le logo de BMW ; pourtant deux points, le premier historique, le second purement marketing et exprimé a posteriori, viennent nuancer ou plutôt compléter ce constat.
Le premier, et donc le plus important pour l’aspect historique et héraldique qui nous intéresse ici, concerne la position des couleurs. Le lecteur attentif aura en effet remarqué que le blasonnement des armes des Wittelsbach place l’argent avant l’azur, tandis que le logo de BMW accorde au bleu la première position. En effet, en 1917, la famille royale bavaroise, qui avait toujours souhaité se mettre en retrait du militarisme du Roi de Prusse et Empereur d’Allemagne n’accepte pas de voir ses armoiries aussi directement impliquées dans le logo commercial de ce qu’il faut bien appeler une usine d’armement ; aussi pour respecter ce souhait, sans pour autant renoncer à cette symbolique, les couleurs du logo furent elles inversées.
Le second point, qui comme indiqué est purement marketing et surtout n’a été mis en avant que très postérieurement à la création du logo lui-même, relie ce dernier à l’activité d’alors de la société, en présentant son dessin comme celui qu’offrirait une hélice d’avion ayant pour fond les couleurs bavaroises. Souvent mis en avant de nos jours, il ne faut pas perdre de vue le caractère assez artificiel de cet argument, qui rappelons le une dernière fois n’est apparu qu’a posteriori.
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